Le nouveau Gouvernement a été annoncé samedi soir 21 septembre. Comme attendu, il est composé de l’ensemble des partis du centre-droit et de la droite, dans une clé de répartition subtile entre le parti du Président de la République Renaissance, le plus représenté en nombre (12 ministres), et le parti de la droite traditionnelle Les Républicains, qui obtient probablement plus de postes stratégiques avec ses onze portefeuilles dont le puissant ministère de l’Intérieur.
Le parti du Président obtient l’exclusivité des ministères économiques mais sa structure se voit divisée en deux par rapport à l’organisation sortante, entre le portefeuille de l’Economie et des Finances et celui du Budget qui rapportera directement au Premier ministre.
Le titulaire du premier est Antoine Armand, le benjamin du gouvernement (33 ans) un fidèle du Président de la République, et celui du Budget est Laurent Saint-Martin, ancien rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, un proche de l’ancien Premier ministre et Président du groupe parlementaire “Ensemble pour la République” Gabriel Attal. A noter que cette organisation signifie que c’est le Premier ministre, Michel Barnier, qui mènera la bataille de l’adoption des lois de Finances et non le Ministre de l’Economie et des Finances.
Ce Gouvernement correspond au scénario « à l’espagnole » : composé uniquement de profils politiques, minoritaire à l’Assemblée nationale mais avec un soutien limité des partis qui le composent, qui ont déjà annoncé qu’ils ne lui accorderaient pas un soutien systématique au parlement.
Le portefeuille du numérique a été transféré du ministère de l’Economie au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et – c’est un paradoxe intéressant – sera occupé par l’ancienne directrice de l’organisme en charge de l’écosystème French Tech. Sa prédécesseuse, Marina Ferrari, devient ministre déléguée chargée de l’Economie du tourisme auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
Ce Gouvernement correspond au scénario « à l’espagnole » (lire notre analyse du 5 août de la situation politique et institutionnelle française) : composé uniquement de profils politiques, minoritaire à l’Assemblée nationale (la chambre qui a le dernier mot en cas de désaccord avec le Sénat) mais avec un soutien limité des partis qui le composent, qui ont déjà annoncé qu’ils ne lui accorderaient pas un soutien systématique au parlement.
Comme indiqué depuis début juillet, l’enjeu de ces prochaines semaines sera l’adoption des textes budgétaires, qui pour rappel doivent être adoptées avant le 31 décembre prochain. La procédure officielle va enfin pouvoir commencer. Si les débats promettent d’être houleux, le Gouvernement a à sa disposition une série d’outils constitutionnels permettant de faire passer les textes nécessaires dans les délais (lire la note de Franck Boulin sur l’adoption des Lois de Finances), pour autant qu’il sache s’en servir.
Le premier Conseil des ministres a eu lieu ce lundi à 15h00. Le discours de politique générale du Premier ministre est annoncé pour le 1er octobre.